mercredi 23 novembre 2022 à 20h30

Ciné La langue de Zhara et C'est une belle carte

Nous avons l'immense plaisir de vous annoncer la venue de Fatima Sissani au cinéma du Mas d'Azil mercredi prochain 23 novembre pour présenter son dernier long métrage documentaire "C'est une belle carte postale".
La séance aura lieu à 20h30 aux tarifs du cinéma (3,50E réduit/ 4,50E
plein).

Nous projetterons également son premier film sorti en 2011 "La langue de Zahra" à 17h00 (entrée à prix libre).
Chaque séance sera suivie d'une discussion avec la réalisatrice (youpiiiiii).
Nous seront présentes avec notre stand de livres féministes avant et
après les deux séances.
Bref ça va être super on vous attend!!!
Signé le pas de travers.

C'est une belle carte postale. 2022.France. Durée 95 minutes.
Le plan d'Aou, au nord de Marseille, est un quartier bien joli avec sa
vue imprenable sur la rade de l'Estaque. Ça ressemble à un quartier
résidentiel bien tranquille avec ses immeubles à trois étages et ses
petites maisons de ville, sa belle médiathèque en pierre naturelle. Le
quartier a été presque entièrement détruit et reconstruit. La belle
carte postale. Mais à part l'apparence du quartier, il n'y a pas grand
choses qui a changé : le deal continue de miner le quartier, ni l'échec
scolaire ni le chômage n'ont été résorbés, le désenclavement n'est pas
au rendez vous. Au contraire, la rénovation urbaine a aggravé la
situation en fragmentant le quartier et en délitant les liens de
solidarité qui s'étaient tissés pendant quarante ans. C'est ce qui se
raconte dans ce film, par des voix de femmes de différents milieux et
génération. Allant bien au delà de la rénovation urbaine, elles
racontent,analysent, dénoncent l'hypocrisie des politiques menées dans les quartiers populaires.


La langue de Zahra. 2011. France. Durée 93 minutes.
Les Kabyles existent d'abord par la parole. Chaque geste, chaque instant de leur quotidien peut donner lieu à une langue de vers, de métaphores, de proverbes... Ne dit-on pas que dans ces contreforts montagneux dont ils sont les hôtes, la joute oratoire était un exercice courant ?
Une réalité qu'on se représente mal lorsque l'on plonge dans la société
de l'immigration où ces hommes et femmes, souvent analphabètes, sont
relégués exclusivement au rang d'ouvriers et de femmes au foyer... On
imagine alors mal les orateurs qu'ils deviennent lorsqu'ils retournent
dans leur langue.
Cette réalité, je la pressentais. J'en ai réalisé toute l'acuité, mesuré
la dimension en filmant ma mère, son quotidien et son histoire. J'ai vu,
fascinée, une femme arrimée à sa langue de façon indéfectible. Une femme dévoilant une oralité transmise de génération en génération. Une langue charriant éloquence et poésie pour dire l'enfance bucolique, l'exil, la pauvreté... Cette langue, c'est l'ultime bagage que des milliers
d'émigrants kabyles ont emporté avec eux… Une langue pour se construire un ailleurs qui ne soit pas que l'exil.

Lien : https://ariege.demosphere.net/rv/14783
Source : message reçu le 22 novembre 15h